On entend par auto-école en ligne, une plate forme de mise en relation entre des moniteurs indépendants et des candidats libres qui souhaitent passer le permis de conduire. On peut parler « d’ubérisation » de l’enseignement de la conduite.

Pour la partie théorique, il ne s’agit pas d’auto-écoles mais de « vendeurs » d’accès en ligne sans suivi personalisé si ce n’est virtuel et payant.
Cette prestation de « code en ligne » existe depuis des années dans les auto-écoles traditionnelles. Donc rien de révolutionnaire !

Pour la partie pratique, il conviendra de comparer les tarifs, les taux de réussite, la qualité d’organisation et le relationnel.

Concernant le tarif, les plateformes affichent des tarifs inférieurs certes, mais pas pour la même prestation.
Comme chacun le sait, les plateformes principales connaissent des déficits financiers depuis leur création. Certaines ont fermé et réouvert, tandis que d’autres se voient financer « leur utopie » à coup de millions par levée de fonds. Le pari étant de tenir économiquement le plus longtemps possible, pendant que les auto-écoles connaissent des difficultés en captant le maximum des primo-candidats. Concurrence déloyale par vente à perte ? Peut-être, mais l’ubérisation a bon vent, elle rime avec modernisation. Au vu de l’image de la « vieille » auto-école trop chère, les plateformes misent beaucoup sur la communication et le marketing. Elles sont aussi soutenues par l’Etat qui voit en elles des « start up à la française » qui vont faire rayonner le permis européen bientôt. Pourtant le calcul est simple, le prix de revient de la leçon de conduite est le même à la différence que la part ralevant du loyer immobilier et du salaire de la secrétaire n’existe pas. Ce qui représente une part infime sauf dans les très grandes villes.

Bien sûr, ceci ne dérange pas les plateformes qui récupèrent leur part sur le volume de leçons sur tout le territoire. C’est finalement le moniteur indépendant qui subit la pression en payant son véhicule (loyer, assurance, carburant, rsi, …) et doit avoir une disponibilité de grande amplitude. Elles rencontrent d’ailleurs des difficultés pour trouver des moniteurs indépendants compétents.

Elles n’ont pas de taux de réussite à proprement parler. Les candidats sont libres, leurs résultats ne sont donc pas intégré. On passe le permis localement. La publicité d’un taux national n’a pas d’importance pour les élèves. Les plateformes communiquent sur des taux qui ne reflètent pas la réalité.

Concernant la qualité d’organisation et le relationnel. On ne fera jamais mieux qu’une secrétaire compétente qui aime son travail quand bien même on rentabilise les tâches administratives et supprime au maximum les temps morts. Avoir une personne physique

qui suit notre dossier et nous accompagne parfois moralement lors de difficultés pendant la formation est bien plus qu’une prestation qu’on ne retrouvera pas sur internet. C’est ce qui ressort auprès des élèves que les auto-écoles traditionnelles récupèrent après leur passage dans les plateformes. Le temps confirmera que l’ubérisation n’est pas forcément une bonne idée dans la formation des jeunes. Uber et Amazon transportent des personnes ou des marchandises d’un point A vers un point B de façon ponctuelle. La formation du permis de conduire n’est pas aussi simple.

Bien que cette arrivée dans le marché de la formation des automobilistes a pu réinterroger l’Etat et les auto-écoles sur la nécessité de moderniser le permis de conduire.

Au vu de ce qui a été évoqué rapidement au dessus, les plateformes ont naturellement capté une part de marché dont la cible principale est la catégorie de jeunes étudiants indépendants.

Nous n’avons volontairement pas axé la critique sur la relation pédagogique apprenant- enseignant et donc par extension sur la sécurité routière. Ceci fera l’objet d’un article ultérieurement.

Le véritable problème dans la formation au permis de conduire est les délais d’attente pour passer l’examen surtout après un échec ! Ces délais font varier le coût total de la formation également. Cela fera aussi l’objet d’un article.